V-coding
Le V-coding est la pratique courante aux États-Unis de soumettre les prisonnières transgenres à des agressions sexuelles quotidiennes dans des prisons pour hommes pour calmer les prisonniers hommes.
Une étude de 2021 de Californie estime que 69 % des prisonnières transgenres sont forcées à pratiquer du sexe oral dans des prisons pour hommes, 58,5 % affirment être agressées sexuellement, et 88 % expliquent être forcées dans des relations de mariage simulé avec leurs colocataires de cellule.
Contexte
[modifier | modifier le code]Des études rapportent que les personnes transgenres sont beaucoup plus susceptibles d'être victime d'agression sexuelle et de trafic sexuel que leurs homologues cisgenres[1],[2],[3],[4],[5],[6]. Ainsi, le Département de la Justice des États-Unis révèle en 2022 que 66 % des personnes transgenres vivent une agression sexuelle au moins une fois dans leur vie, et 15 % rapportent avoir été sexuellement agressées par des policiers ou des employés de prison (chiffre montant à 32 % pour les personnes transgenres afro-américaines)[4].
En 2025, plus de 2 000 femmes transgenres sont incarcérées dans des prisons fédérales américaines[7].
Description
[modifier | modifier le code]Une étude de 2018 de l'Indiana University Maurer School of Law (en), suivie d'un rapport de l'UCLA Journal of Gender and Law, révèlent que, basé sur le témoignage d'anciens prisonniers, il est courant que des femmes trans incarcérées dans des prisons pour hommes soient placées dans les mêmes cellules que des prisonniers hommes cis agressifs pour maintenir un contrôle social, ou, comme le décrit un prisonnier « maintenir un taux de violence faible ». Pour les autorités c'est une « prévention contre la violence ». Les femmes transgenres subissant le V-coding sont souvent violées chaque jour, et ces pratiques ont été décrites comme si courantes que c'est effectivement « le cœur de la sentence d'une femme transgenre »[8],[9],[10].
Les hommes prisonniers partageant des cellules avec une prisonnière transgenre sont informellement qualifiés d'« époux ». Une étude de 2021 de Californie chiffre à 69 % le pourcentage de prisonnières transgenres forcées à pratiquer du sexe oral dans ces prisons, et 58,5 % affirment être agressées sexuellement[9],[11],[12].
Les prisonnières transgenres résistant physiquement aux viols sont fréquemment condamnées pour agression physique et placées en isolement, la charge d'agression physique étant ensuite utilisée pour prolonger leur peine et leur retirer le droit de faire appel[13].
Il est courant pour les gardiens de prisons de faire des fouilles corporelles sur les prisonnières transgenres, les déshabillant pour mettre leurs corps à la vue des autres employés et prisonniers ; les femmes sont alors parfois forcées à danser, à poser ou à se masturber sur ordre du garde[10]. Une étude de 2017 menée par la Sylvia Rivera Law Project révèle que 75 % des femmes transgenres incarcérées à New York ont été victimes de violence sexuelle par un garde, 32 % ayant été victimes par plus de deux gardes, et 27 % ayant été contraintes à pratiquer du sexe oral avec un garde[14].
Histoire
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Le jour de l'inauguration de son second mandat, le 20 janvier 2025, Donald Trump signe le décret présidentiel 14168. Ce décret définit le sexe et le genre comme identiques et fondés sur une constante biologique, et il ordonne explicitement le transfert des femmes trans prisonnières dans des prisons pour hommes[7],[15]. De nombreuses prisonnières transgenres et plusieurs organisations portent plainte contre le gouvernement fédéral, expliquant qu'il viole le huitième amendement garantissant la « protection contre les punitions cruelles et inhabituelles », en partie à cause du V-coding[11],[16],[17], expliquant que les femmes trans ont peur pour leur vie[18]. Plusieurs juges bloquent le décret de Donald Trump[11],[19],[20], mais les fonctionnaires fédéraux déplacent les prisonnières vers des prisons pour hommes malgré les interdictions[20],[21].
Des femmes transgenres n'étant pas en prison révèlent également craindre de finir également en prison pour seul motif d'être transgenre, et ainsi de subir du V-coding depuis la seconde présidence de Trump[22],[23].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ (en) « Transgender sex trafficking survivor hopes her story will help others », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Meaghan Tomasiewicz, « Sex Trafficking of Transgender and Gender Nonconforming Youth in the United States », Center for the human Rights of children, Loyola University Chicago, (lire en ligne
[PDF])
- ↑ (en-US) « Gendered Understandings of Forced Sexual Exploitation - Delta 8.7 », Delta 8.7, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) Office for Victims of Crime (OVC), « Sexual Assault: The Numbers | Responding to Transgender Victims of Sexual Assault » [archive du ], sur ovc.ojp.gov (consulté le )
- ↑ (en) « The Report of the 2015 U.S. Transgender Survey », Trans Equality, (lire en ligne
[PDF])
- ↑ (en-US) Loyal | thisisloyal.com, « Transgender people over four times more likely than cisgender people to be victims of violent crime », sur Williams Institute (consulté le )
- (en-US) Diamond McAllister | Vermont Law et Graduate School, « US judge blocks enforcement of Trump’s transgender prison policy », sur www.jurist.org, (consulté le )
- ↑ Oparah 2013.
- (en) « How ‘V-Coding’ Demonstrates The Violence Of Rape And Prison Culture », sur www.pushblack.us (consulté le )
- Kulak 2018.
- (en-US) Zane McNeill, « Incarcerated Trans Woman Sues Trump Over Anti-Trans Order Redefining “Sex” », sur Truthout, (consulté le )
- ↑ Jenness et Sexton 2022, p. 259–269.
- ↑ Anonyme 2015.
- ↑ Sylvia Rivera Law Project 2017.
- ↑ (en-US) The White House, « Defending Women From Gender Ideology Extremism And Restoring Biological Truth To The Federal Government », sur The White House, (consulté le )
- ↑ (en) « Inmate Sues the Trump Administration Over Transgender Executive Order », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Nate Raymond, Mike Scarcella et Nate Raymond, « Transgender inmate sues over Trump's order curtailing LGBT rights », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Beth Schwartzapfel, « Trans Women Federal Prisoners Told They Will Be Housed With Men », sur The Marshall Project, (consulté le )
- ↑ (en) Nate Raymond et Nate Raymond, « US judge blocks Trump administration from transferring transgender inmate », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) Sam Levin et Kaley Johnson, « Trans women transferred to men’s prisons despite rulings against Trump’s order », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Transgender women moved to men's prisons amid judicial block », sur www.advocate.com (consulté le )
- ↑ (en-US) Victor Fiorillo, « Philly Trans Woman Raising Money on GoFundMe So She Can Escape to Canada », sur Philadelphia Magazine, (consulté le )
- ↑ (en) « Hundreds of people gather at state Capitol to protest Trump administration », sur www.arkansasonline.com, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages
[modifier | modifier le code]- (en) Anonyme, Captive Genders : Trans embodiment and the prison industrial complex, AK Press, , 399 p. (ISBN 978-1-84935-234-5, lire en ligne
). 
Articles scientifiques
[modifier | modifier le code]- (en) Julia Oparah, « Feminism and the (Trans)gender Entrapment of Gender Nonconforming Prisoners », UCLA Women's Law Journal, vol. 18, no 2, (ISSN 1943-1708 et 1068-9893, DOI 10.5070/L3182017822, lire en ligne
). 
- (en) « It's Still War in Here: A Statewide Report on the Trans, Gender Non-Conforming, Intersex (TGNCI) Experience in New York Prisons and the Fight for Trans Liberation, Self-Determination, and Freedom », Sylvia Rivera Law Project, (lire en ligne
[PDF]). 
- (en) Ash Kulak, « Locked Away in SEG “For Their Own Protection”: How Congress Gave Federal Corrections the Discretion to House Transgender (Trans) Inmates in Gender-Inappropriate Facilities and Solitary Confinement », Indiana Journal of Law and Social Equality, vol. 6, no 2, (lire en ligne [archive]
[PDF]). 
- (en) Valerie Jenness et Lori Sexton, « The centrality of relationships in context: a comparison of factors that predict the sexual and non-sexual victimization of transgender women in prisons for men », Journal of Crime and Justice, vol. 45, no 3, (ISSN 0735-648X, DOI 10.1080/0735648X.2021.1935298, lire en ligne
). 