Troisième dynastie d'Ur

La troisième dynastie d’Ur (sous forme abrégée : Ur III) est, comme son nom l'indique, la troisième dynastie de la ville sumérienne d’Ur selon la Liste royale sumérienne. Mais il s'agit surtout d’un empire fondé par les souverains de cette dynastie, qui domina la Mésopotamie d’environ à [n 1]
Elle est fondée par Ur-Namma (v. 2112-), qui parvient à réunifier la Mésopotamie méridionale quelques décennies après la chute de l'empire d'Akkad. Puis son royaume s'étend en direction du Nord et de l'Est (dans les pays élamites). Son fils et successeur Shulgi (v. 2094-) tient alors fermement le cœur de l'empire, une région agricole et urbaine très prospère, où est mise en place une administration économique très poussée, reposant sur les domaines des temples contrôlés par le pouvoir royal. Les successeurs de Shulgi parviennent à maintenir l'empire pendant un quart de siècle. Puis il se désagrège progressivement, sous l'action conjuguée d'incursions de populations Amorrites venues du Nord et de forces internes qui restituent leur autonomie à plusieurs villes et régions importantes. Le royaume d'Ur est détruit vers par des troupes venues d'Élam.
Dans l'histoire mésopotamienne, cette expérience impériale se situe dans la continuité de celle des rois d'Akkad qui l'a précédée de deux siècles environ. La troisième dynastie d'Ur est toutefois d'origine sumérienne et non akkadienne contrairement à celle du premier empire. Ses rois, administrateurs et lettrés, ayant essentiellement fait usage du sumérien, cette période est parfois appelée « période néo-sumérienne », à laquelle on inclut également la dynastie de Gudea de Lagash qui s'achève avec le début de la domination d'Ur III. Elle constituerait une « renaissance sumérienne » après la domination des Akkadiens, même si cette vision est très discutable.
Quoi qu'il en soit, la période d'Ur III est remarquable par la quantité de documents écrits qui nous sont parvenus, en grande majorité de nature administrative. Ils nous donnent une bonne connaissance du fonctionnement du royaume, de certains aspects de sa société et de son économie. Cette abondance documentaire et l'analyse des pratiques administratives de l'époque ont pu donner l'impression d'un État « bureaucrate ». Il est au moins sûr que cet empire a vu les institutions officielles (temples et palais) prendre une importance sans précédent, rarement égalée par la suite dans l'histoire mésopotamienne, et a donné lieu à des expériences administratives originales.

Sources
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Le principal type de sources documentant la troisième dynastie d'Ur sont des tablettes de nature administrative, qui se comptent par dizaines de milliers : une estimation du nombre de tablettes de cette période exhumées s'élève à environ 120 000, sans compter un nombre indéterminé au Musée national d'Irak. Selon un état dressé en 2016, « seulement » 64 500 d'entre elles auraient fait l'objet d'une publication scientifique avec copie/photographie et translittération et/ou traduction[1],[2],[3]. Elles proviennent avant tout d'une poignée de sites. Le plus ancien lot connu a été exhumé en 1894 sur le site de Tello, l'antique Girsu. Les fouilleurs du site sont tombés sur un « gisement » d'une trentaine de milliers de tablettes, manifestement une archive de gouverneur. Mais ils n'ont pas clairement identifié le lieu de provenance, et une partie des tablettes a été prise par des fouilleurs clandestins. Durant ces mêmes années, les fouilles régulières et clandestines de Nippur dégagent d'autres tablettes de la période[4], en moindre quantité (tout de même environ 3 600). Puis en 1909 et 1911, des fouilleurs clandestins repèrent d'autres gisements de tablettes de la période, d'abord sur le site de Tell Jokha, l'antique Umma, d'où sortent environ 30 000 tablettes issues de l'archive du gouverneur local[5], puis de Drehem, l'antique Puzrish-Dagan (environ 15 000 tablettes)[6]. Puis les fouilles régulières d'Ur mettent au jour plus de 4 000 tablettes de la période[7]. Dans les années 1990-2000, deux autres archives importantes sont découvertes par des fouilleurs clandestins, sur des sites dont la localisation est incertaine, mais dont le nom antique est connu : Garshana près d'Umma (plus de 1 500 tablettes)[8], et Irisagrig près de Nippur (environ un millier de textes)[9].
Il s'agit pour l'immense majorité de documents administratifs provenant des archives de gouverneurs ou de temples, et datés des règnes de Shulgi, Amar-Sîn et Shu-Sîn. Elles se présentent généralement sous la forme de petites tablettes enregistrant des mouvements de biens, par exemple des « billets » ou des reçus en forme de coussinets carrés. Mais il y a aussi des documents de gestion plus élaborés et plus grands, souvent de forme rectangulaire, comme des inventaires, bilans récapitulatifs, documents de gestion du personnel ou de gestion prévisionnelle[10]. Des documents d'archives de type juridique de la période ont également été mis au jour, dont environ 250 comptes rendus de procès[11].
Le contexte archéologique de découverte de ces tablettes est souvent inconnu, une bonne partie d'entre elles provenant de fouilles anciennes qui ne pratiquaient pas l'enregistrement précis des découvertes (Tello, Nippur), et la plus grande partie étant issue de fouilles clandestines. Comme elles ont été vendues séparément, les tablettes d'un même site ont été éparpillées entre plusieurs collections, même si elles proviennent d'un même lieu, ce qui a complexifié leur publication et leur analyse, puisqu'il faut reconstituer une archive à partir de plusieurs collections. À cela s'ajoutent de nos jours les problèmes éthiques et légaux soulevés par l'acquisition et la publication de tablettes issues du trafic d'antiquités[12].


L'histoire politique de la troisième dynastie d'Ur est reconstituée en premier lieu grâce aux noms d'années des rois qui sont connus de façon complète à partir du règne de Shulgi. Ils figurent isolément sur les documents administratifs, et sur des listes récapitulatives datées de périodes postérieures. Ils fournissent la durée des règnes, mais aussi leurs événements les plus remarquables (souvent militaires ou cultuels). Par exemple, la sixième année de règne de Shu-Sîn s'intitule « Shu-Sîn, roi d'Ur, a érigé une magnifique stèle pour Enlil et Ninlil » et la septième « Shu-Sîn, roi d'Ur, roi des quatre rives, a détruit le pays de Zabshali »[13]. C'est l'événement considéré comme majeur ayant eu lieu l'année précédente qui est retenu : donc la prise de Zabshali a eu lieu la sixième année du règne de Shu-Sîn.
Ces informations peuvent être complétées par plusieurs inscriptions royales[14], qui sont pour la plupart de courtes inscriptions commémorant la fondation ou la reconstruction de temples, les plus développées sur des événements historiques datant du règne d'Ur-Namma. Des hymnes dédiés à des rois d'Ur fournissent des informations complémentaires sur la vie politique et religieuse de la période, et surtout sur l'idéologie royale. Il s'agit d'une sorte de « littérature de cour » patronnée par les rois d'Ur et connue par des copies datées des premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C.
Il faut également mentionner des textes à caractère historiographique rédigés après la chute du royaume, comme des lettres se présentant comme la correspondance de rois d'Ur et de leurs administrateurs. On débat pour savoir dans quelle mesure elles rapportent des informations fiables[15].
Les sources non écrites sont généralement moins représentées. Les vestiges matériels connus de la période sont limités, même si plusieurs grands monuments dégagés trouvent leur origine durant la période d'Ur III, en particulier les imposantes ziggurats d'Ur, Nippur, Uruk et Eridu, même si les niveaux dégagés sont plus tardifs. Le répertoire d'images est également moins étudié, la période ayant livré peu de statues et bas-reliefs en comparaison aux époques de l'empire d'Akkad et de la seconde dynastie de Lagash qui la précèdent. La glyptique apporte néanmoins des informations appréciables[16].
Histoire
[modifier | modifier le code]Au milieu du XXIIe siècle, l'empire d'Akkad est détruit dans des circonstances mal connues. Les Gutis semblent être les acteurs principaux de cet événement, mais on remarque également que la Basse-Mésopotamie éclate en plusieurs royaumes qui se constituent autour de certaines cités (Uruk et Lagash notamment). Vers 2120 ou 2055, le roi Utu-hegal d'Uruk défait Tiriqan, le roi des Gutis. Il exerce alors sa souveraineté sur le Sud mésopotamien, mais son règne est de courte durée. Après environ huit ans de règne, il est détrôné par des notables de la cour, à la tête desquels se trouve Ur-Namma, le gouverneur d'Ur qui est sans doute son propre frère. La tradition mésopotamienne l'a reconnu comme le fondateur de la troisième dynastie d'Ur[17],[18],[19].
La chronologie relative générale de la dynastie peut être établie, mais il reste beaucoup de lacunes. La chronologie absolue est bien plus incertaine : il n'y a pas d'accord pour la datation absolue des règnes. Les spécialistes hésitent entre une « chronologie moyenne » et une « chronologie basse », sachant que les deux restent très approximatives pour une période aussi reculée dans le temps[20].
Ur-Namma : le fondateur
[modifier | modifier le code]Dès son intronisation, Ur-Namma (ou Ur-Nammu ; env. 2112- selon la chronologie moyenne, 2047-2030 selon la chronologie basse) affirme sa domination sur le territoire dirigé auparavant par Utu-hegal, centré sur Uruk et Ur, puis étend ses possessions sur toute la Basse Mésopotamie. Il prend alors le titre de « roi de Sumer et d'Akkad », symbolisant l'unification des cités-États de la Basse-Mésopotamie comme l'ont fait les rois d'Akkad avant lui. Sa domination en direction du nord-est vers la Diyala passe sans doute par une victoire sur les troupes élamites. Ur-Namma a procédé par la suite à une réorganisation des territoires dominés : restaurations des grandes villes et de leurs sanctuaires, des canaux d'irrigation, sans doute aussi une réorganisation administrative, tandis que son « code » symbolise sa volonté de se montrer comme un roi juste. Il meurt au cours d'un combat, d'après une tradition postérieure, après environ 18 ans de règne[21],[22],[23],[24].
Shulgi : l'empire d'Ur
[modifier | modifier le code]C'est alors son fils Shulgi (c. 2094-2047 ou 2029-1982) qui lui succède, dans des conditions difficiles si son père est effectivement mort dans une expédition militaire. Des premiers vingt ans de son règne, on ne connaît que des activités cultuelles, notamment à Ur et Nippur. Les 18 années qui suivent placent ce roi parmi les plus brillants de l'histoire mésopotamienne. Shulgi étend son royaume à la suite de plusieurs conquêtes en direction du nord et surtout vers le nord-est : ses campagnes militaires aboutissent à des victoires dans la région du Haut-Tigre et du Zagros occidental (Arbelès, Simurrum, Lullubum, Kimash, etc.), et l'Élam (Anshan). Des alliances matrimoniales sont arrangées avec des royaumes du plateau Iranien dont le puissant Marhashi, pour trouver des solutions pacifiques aux conflits. Les régions conquises sont constituées en provinces-tampons face aux royaumes restés indépendants. Une muraille est construite dans le Nord du pays d'Akkad pour faire face aux incursions des populations du Nord-Ouest, les Martu/Amorrites. Shulgi procède aussi à de nombreuses réformes qui réorganisent profondément les provinces centrales. Une partie de celles-ci a pu être initiée par son père, car il est parfois difficile de démêler l'œuvre de l'un de celle de l'autre. Cela concerne notamment le système de taxation (mise en place du bala), l'organisation des domaines des temples, la formation des scribes et l'écriture, le calendrier royal, la construction d'un important centre administratif à Puzrish-Dagan. Il en a résulté une bureaucratisation de l'administration, expliquant l'inflation documentaire qui a alors lieu. Le règne de Shulgi a également vu le roi être divinisé et la rédaction de toute une littérature le glorifiant. Plusieurs de ses fils et filles ont été placés à la tête de grands sanctuaires. Shulgi est mort après 48 ans d'un règne bien accompli. Les causes de son décès sont aussi peu claires que celles de son père, et il est possible que ses dernières années aient été tourmentées[25],[26],[27],[28].
La lente désagrégation du royaume
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Amar-Sîn (c. 2046-2038 ou 1981-1973) succède à son père Shulgi, peut-être dans des circonstances houleuses, et règne neuf années. Ses troupes combattent à plusieurs reprises dans les périphéries du Nord et de l'Est (Arbèles, Kimash, Huhnur, etc.) où la domination du royaume d'Ur doit être régulièrement affirmée, tandis que les relations diplomatiques avec les rois du plateau Iranien se poursuivent[29]. Le système administratif mis en place par son prédécesseur fonctionne toujours bien, comme le prouve la très abondante documentation datée de son règne. Mais à partir de sa septième année de règnes il remplace plusieurs gouverneurs importants issus de familles éminentes, ce qui pourrait indiquer un contexte de tensions politiques[30],[31],[32],[33].
Shu-Sîn (c. 2037-2029 ou 1974-1962), frère du précédent, règne lui aussi neuf années. Il réinstalle aux postes de gouverneurs des membres des familles évincées par son prédécesseur, ce qui est une autre indication des tensions traversant le sommet de l’État. Il doit à son tour affirmer son autorité dans les périphéries du nord et de l'est. Le tribut perçu depuis celles-ci semble arriver moins régulièrement, signe d'un affaiblissement de l'emprise du roi d'Ur. Le danger le plus menaçant vient du nord-ouest, du fait des incursions des groupes amorrites. Pour y faire face, Shu-Sîn renforce le système défensif mis en place par Shulgi en construisant un nouveau mur[30],[34],[35],[36].
Ibbi-Sîn (c. 2028-2004 ou 1963-1940), sans doute le fils du précédent, règne vingt-quatre années durant lesquelles la désagrégation du royaume est inexorable. Les archives des grands centres administratifs des régions centrales se sont taries dès le début de son règne (après la troisième année). Plusieurs campagnes sont menées contre les entités politiques situées aux marges orientales du royaume (Anshan, Huhnur, Suse) qui ont pris leur autonomie, mais elles sont peu nombreuses et cessent après sa quatorzième année de règne. Par la suite, les provinces proches du centre se rendent à leur tour indépendantes : c'est bien connu pour Eshnunna et surtout Isin sous la direction d'Ishbi-Erra, gouverneur renégat. Les incursions des tribus amorrites sont de plus en plus violentes, tandis qu'une situation de disette éclate[30],[37],[38],[39].
La chute d'Ur
[modifier | modifier le code]Le déroulement exact de la chute d'Ur est mal connu, car il est reconstruit avant tout par des sources postérieures, dont la fiabilité est mal établie, notamment les lettres apocryphes évoquées plus haut et qui donnent des éléments sur les conditions de la sécession d'Ishbi-Erra d'Isin, qui a lieu sur fond de crise de subsistance et de révoltes[40],[41].
Le coup fatal semble avoir été porté à Ur par une intervention extérieure, celle d'une coalition de troupes élamites, les textes désignant des gens d'Anshan et de Simashki, ou plus largement d'Elam, ainsi qu'un roi nommé Kindattu qui était à leur tête. Ibbi-Sîn aurait alors été emmené en Élam avec la statue du dieu Nanna, patron d'Ur, symbolisant sa défaite totale. Néanmoins, les troupes élamites sont ensuite chassées par Ishbi-Erra qui récupère les bénéfices de la chute d'Ur, puisqu'il exerce par la suite son hégémonie sur les cités de Sumer, sans pour autant être en mesure d'établir un royaume de la taille de celui d'Ur III[42],[43].
La chute de la troisième dynastie d'Ur a lieu une quarantaine d'années après la mort de son plus grand roi, sous le règne de son petit-fils. Plusieurs causes ont été avancées pour l'expliquer : l'organisation bureaucratique complexe de l'empire, qui semble lourde et fragile car difficile à maintenir dans la durée, tandis que les gouverneurs provinciaux ne sont bien tenus que quand le pouvoir du souverain est fort, pouvant prendre leur autonomie dès que celui-ci s'affaiblit, à commencer par ceux de la périphérie. De plus, les relations avec les régions voisines n'ont jamais été pacifiées malgré de nombreuses tentatives (par la force militaire, la diplomatie ou l'intégration de troupes mercenaires), notamment avec les royaumes élamites et les tribus des Martu/Amorrites[44],[45],[46]. Plus récemment, un autre type d'explication sur la chute d'Ur a été proposé : un réchauffement climatique qui aurait entraîné la disette des dernières années du royaume[47].
Gouvernement et administration
[modifier | modifier le code]Un État patrimonial
[modifier | modifier le code]L'État d'Ur III était organisé suivant une logique patrimoniale. Il consiste en une pyramide hiérarchique de maisons, la maison royale se situant au sommet. Selon P. Steinkeller, il s'agit d'un réseau de maisons liées par des droits et des obligations mutuels. Toutes les ressources de l'État appartenaient exclusivement au roi et à sa famille élargie. Toutes les maisons de rang inférieur étaient considérées comme dépendant des maisons de rang supérieur et, en dernier ressort, du roi. Les foyers inférieurs contribuaient au travail de corvée de la maison royale et recevaient en retour un soutien économique, des terres et une protection[48],[49]. Ainsi que le résume J.-P. Grégoire, le souverain patrimonial d'Ur III « gère l’empire comme sa maisonnée personnelle. Le pouvoir et l’autorité sont fortement personnalisés, de sorte que la sphère publique se sépare difficilement de la sphère privée. L’État s’identifie au palais, l’administration du palais se confond avec le gouvernement. La famille du souverain joue un rôle éminent dans la vie publique et dans les affaires de l’État[50]. »
Les unités domestiques (é « maison », « maisonnée », « foyer » en sumérien ; similaires au grec ancien oikos) sont très diverses : le foyer de base (nucléaire) des roturiers, les domaines des notables locaux, ceux, plus vastes, des dieux (temples), des membres de la famille royale et du roi (la « couronne »)[51]. L'économie suit donc un principe d'organisation « domanial »[52]. La gestion des grands organismes repose en bonne partie sur des organisations à base familiale, et ce à tous les niveaux de l'économie, par exemple avec la famille d'Ur-Meme dans la gestion du temple d'Inanna à Nippur[4], ou chez les forestiers d'Umma[53], etc., où on travaille en famille et se succède de père en fils. Bien souvent les champs de subsistance (comme les fonctions des institutions et de l'administration) sont patrimonialisés au sein des mêmes familles qui se transmettent de façon héréditaire et les louent parfois[54].
La documentation suggère que la plupart des terres appartenaient aux temples et à la royauté, mais il est possible que des parties importantes des provinces aient été aux mains de maisons moins importantes et non institutionnelles. Les liens entre toutes ces maisons et le rôle unificateur de la maison du roi rendent difficile la distinction entre les intérêts et activités « publics » et « privés » des individus. Ils pouvaient cumuler travail pour un temple, pour le roi, et également gérer des affaires plus personnelles[51].
Le roi et son entourage
[modifier | modifier le code]Moi, Shulgi, homme puissant depuis (le jour de) ma naissance,
Je suis un lion aux yeux féroces né d'un dragon,
Je suis le Roi des quatre rives (de l'univers),
Je suis le berger des Têtes-noires (les hommes),
Je suis digne de confiance, le dieu de tous les pays, (...)
Je suis celui qui fut béni par Enlil,
Je suis Shulgi, je suis le bien-aimé de Ninlil,
Je suis sincèrement chéri par Nintu,
J'ai reçu le don de sagesse d'Enki,
Je suis le puissant roi de Nanna,
Je suis le lion à la gueule ouverte d'Utu,
Je suis Shulgi, choisi pour aimer Inanna. »
La troisième dynastie d'Ur est une monarchie héréditaire qui suit le modèle mésopotamien. Le roi (en sumérien « Grand homme » lugal) doit son intronisation au soutien divin, en premier lieu celui du grand dieu Enlil résidant à Nippur. Ur-Namma se nomme simplement « roi d'Ur » au début de son règne, avant de prendre le titre de « roi de Sumer et d'Akkad » une fois qu'il a étendu sa domination à toute la Basse-Mésopotamie[56]. Son fils Shulgi, suivant l'exemple de Naram-Sin d'Akkad, y ajoute le titre de « roi des quatre rives (de la terre) » (c'est-à-dire de tout le monde connu)[57]. Des hymnes à sa gloire sont écrits, mettant en avant ses qualités et faisant de lui un souverain idéal. Il atteint un rang qui l'élève au-dessus des hommes vers le statut de divinité : le déterminatif de la divinité est placé avant son nom, il reçoit un culte et des temples lui sont dédiés. Ses successeurs suivent son exemple[58]. Les fonctions du roi sont de diriger l'administration, l'armée, de servir de juge suprême et du point de vue religieux d'assurer la bonne marche du culte des dieux, en participant si besoin à des rituels importants[59].
Le roi dispose de plusieurs palais dans son royaume, qui ne comprend pas de « capitale » à proprement parler. Les rois d'Ur III ont eu trois centres de pouvoir, trois vénérables cités sumériennes : Ur, le siège de la dynastie ; Nippur, principale ville sainte de la Basse Mésopotamie ; Uruk, peut-être la cité d'origine de la dynastie, qui est le moins important des trois centres. Shulgi et ses successeurs semblent avoir résidé de façon préférentielle dans la province de Nippur ; ils se déplaçaient régulièrement dans les deux autres villes, au moins pour accomplir les célébrations religieuses majeures[60]. Des textes, comme un hymne à Shulgi, indiquent que les rois de cette dynastie sont couronnés dans ces trois grandes villes. À cette occasion, ils reçoivent les symboles de la royauté (couronne, sceptre, trône)[61],[62]. Les rois se déplacent souvent, ce qui fait qu'ils ne résident pas tout le long de l'année au même endroit. Ils se déplacent en compagnie d'un groupe de personnes qui peut être désigné comme leur « cour », ce qui au sens restreint englobe des membres de leur famille, des courtisans et la domesticité, donc des gens qui sont à leur contact (sans forcément résider dans un palais). Au sens large, la cour peut s'entendre comme l'ensemble des personnes qui sont susceptibles d'être en contact avec le roi, mais ne sont pas forcément physiquement en sa présence[63].
Les rois d'Ur disposent d'une épouse principale, qui porte le titre de « Reine », nin, même si cela admet des exceptions puisque Shu-Sîn semble avoir réservé ce titre à sa mère Abi-simti ; elles sont manifestement issues de lignées royales étrangères prestigieuses. Viennent ensuite un ensemble d'épouses secondaires, lukur, terme qui désigne à l'origine des prêtresses considérées comme les épouses d'un dieu, ce qui a probablement à voir avec la divinisation des rois d'Ur. Il existe des distinctions d'importance au sein de cette catégorie qui regroupe de nombreuses femmes. Elles sont logées dans les différents palais royaux, dans des harems d'où elles sont sans doute peu à pouvoir sortir, où elles disposent d'une administration à leur service. Leur rôle politique est limité voire inexistant, mais en revanche elles jouent un rôle actif dans le culte, en premier lieu la reine. Une épouse (ou concubine) de Shulgi, Shulgi-simti, dont les archives ont été mises au jour à Drehem, est ainsi à l’initiative d'une fondation qui pourvoit des animaux destinés à être sacrifiés lors de divers rituels[64].
Le reste des membres de la famille royale épaule aussi le roi dans la direction du royaume[65]. Les princes ont des charges administratives, militaires ou religieuses. Les princesses ont également une place importante, notamment dans le culte : plusieurs filles de rois deviennent grandes prêtresses du dieu Nanna à Ur comme du temps des rois d'Akkad. D'autres sont mariées à des rois étrangers ou des membres des familles éminentes du royaume. Les rois élargissent aussi leur cercle familial en menant une politique matrimoniale en direction des élites administratives. Il y a donc une véritable patrimonialisation du royaume puisque les postes les plus élevés sont réservés aux membres de la famille royale ou à ceux qui sont liés à elle[66],[67],[68]. L'archive de Garshana documente ainsi les activités d'un domaine attribué à Shu-Kabta, général et médecin, et à son épouse Simat-Ishtaran, princesse royale[8].
Après le roi, le second personnage de l'administration centrale est le sukkalmah, que l'on peut traduire par « grand vizir » ou « Premier ministre ». Il a un pouvoir très large et mal défini, aussi bien dans le domaine civil que militaire, et peut également être un gouverneur provincial. C'est le cas d'Arad-Nanna/Arad-mu, le très influent Premier ministre de Shu-Sîn et gouverneur de la riche province de Girsu ainsi que de plusieurs marches frontalières. Le Premier ministre dirige les sukkal, des fonctionnaires itinérants qui ont eux aussi des charges diverses et sont dépêchés dans tout le royaume. Le roi dispose ainsi d'un réseau de contrôleurs fidèles qui lui permettent de savoir tout ce qu'il advient dans son pays. Grâce à un système de relais situés chacun à une journée de marche l'un de l'autre, ces fonctionnaires peuvent se déplacer aisément et quadriller tout le territoire. D'autres grands personnages de l'administration centrale sont connus, comme le grand échanson (zabar-dab5) qui semble s'occuper d'affaires cultuelles[69].
Administration provinciale
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Le territoire dominé par l'empire d'Ur peut être séparé en deux entités distinctes, un centre et une périphérie, comme l'a mis en avant une étude fondamentale de P. Steinkeller[70].
Le centre était constitué des pays de Sumer et d'Akkad ainsi que de la vallée de la Diyala. Il s'agissait des régions où s'étaient épanouies auparavant les « cités-États » de Mésopotamie méridionale, unifiées une première fois par les rois d'Akkad puis à nouveau par Ur-Namma et Shulgi[71]. Elles étaient divisées en une vingtaine de provinces correspondant à ces anciennes cités-États. Elles ont à leur tête un gouverneur civil, chargé de diriger l'administration civile et de rendre la justice, l'ensí (titre issu de la période des Dynasties archaïques où il désignait notamment le roi de Lagash). Il était souvent associé à un gouverneur militaire, le šagina (en sumérien)/šakkanakkum (en akkadien)[72]. Les gouverneurs civils étaient souvent issus des bonnes familles de la province qu'ils dirigeaient, et il était courant que ce titre soit transmis de façon héréditaire au sein d'une même famille[73].
Les provinces périphériques étaient gardées par des colonies militaires destinées à y maintenir la domination d'Ur et à défendre les frontières : c'étaient donc des sortes de marches frontalières. Elles ont une fonction de zone-tampon entre le cœur du royaume et les royaumes menaçants du plateau iranien. À la différence des provinces intérieures, elles sont placées sous la seule juridiction d'autorités militaires, à savoir le gouverneur militaire (šagin), assisté de plusieurs « capitaines » (nu-banda3). Les gouverneurs dirigent des garnisons importantes dans les cités principales comme Suse, tandis que des capitaines s'occupent d'établissements de moindre taille qui sont des sortes de colonies militaires. Les gouverneurs des périphéries se distinguent par plusieurs aspects de leurs homologues des provinces intérieures : il s'agit en général d'hommes nouveaux promus par le souverain (qui souvent les mariait à des princesses), dans de nombreux cas d'extraction étrangère (Élamites, Amorrites, Hourrites, etc.) et ne restant pas en fonction longtemps dans la même province. Leurs soldats semblent également être recrutés parmi les peuples non mésopotamiens. Enfin, les autorités frontalières ne participent pas au système du bala, mais doivent s'acquitter d'un tribut annuel (gún-mada), généralement constitué de bêtes (surtout ovins, aussi des bovins) qui étaient élevées dans ces régions disposant de nombreuses terres de pâture. Les soldats participent d'ailleurs à ces activités d'élevage. Les marches sont les territoires qui échappent en premier au contrôle du pouvoir central, puisque le tribut n'est plus versé régulièrement à partir du règne de Shu-Sîn[74],[75],[76].
Mesures unificatrices
[modifier | modifier le code]Un défi posé aux premiers rois de la dynastie réside dans le fait que chaque cité de leur royaume a depuis longtemps développé ses propres pratiques en matière de métrologie, de calendrier, d'écriture et de formation des scribes. Un effort d'harmonisation est donc accompli dans ces différents domaines afin de renforcer la cohésion du royaume[77].

La période d'Ur III voit par ailleurs l'aboutissement d'un processus de rationalisation et d'harmonisation des très complexes systèmes de poids et mesures hérités des temps archaïques, dans la droite ligne de l'époque d'Akkad. Par le passé coexistaient plusieurs systèmes métrologiques (avec des bases numériques différentes) selon qu'on voulait déterminer des surfaces, des poids, des capacités, et il n'y avait pas d'équivalences directes entre elles, ce qui rendait par exemple impossible le fait de calculer des surfaces à partir de longueurs. Mais à l'époque d'Ur III cela est révolu ce qui explique que les scribes rédigeant des documents cadastraux puissent mesurer la surface des champs à partir de longueur. Les unités métrologiques et les rapports entre les systèmes sont (plus ou moins) fixés : ainsi l'unité de base du système de capacité, silà, représente une quantité de grains pesant une mine ma.na, l'unité de base du système de poids[78].
Cet effort d'harmonisation des normes se voit aussi par la mise en place d'un calendrier royal (les historiens parlent de « Reichskalender ») en usage à Ur et Puzrish-Dagan, et aussi employé ailleurs par l'administration aux côtés des calendriers locaux, ce qui est notamment important pour le culte (voir plus bas)[79].
La réforme des pratiques et de la formation des scribes est également entreprise par Shulgi. Elle s'appuie sur des institutions appelées « Maisons des Tablettes » (é-dubba), terme désignant généralement les lieux de formation des scribes, mais qui revêtent ici un aspect officiel et pourraient être considérées comme des « académies ». Les scribes formés sont à l'origine de l'essor de la littérature sumérienne durant la période d'Ur III, en particulier des textes officiels glorifiant la dynastie régnante (voir plus bas)[80],[81].
Le renforcement de la cohésion de l'empire implique également l'expansion et la fiabilisation du réseau de communication, reposant sur les routes et les voies navigables. Des tablettes administratives attestent l'existence d'un réseau de routes et de relais. Ces derniers sont parcourus par des messagers et des fonctionnaires, identifiés sur des tablettes mentionnant leur mission et les compensations qu'ils recevaient occasionnellement. Ces travaux routiers s'accompagnent de divers travaux sur le réseau de canaux, la navigation fluviale étant importante en Mésopotamie méridionale. Ces canaux servent également pour irriguer les champs[82],[83].
Droit et structures judiciaires
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« § 1 : Si quelqu'un a commis un meurtre, on mettra cet homme à mort.
§2 : Si quelqu'un a fait du brigandage, on le mettra à mort.
§3 : Si quelqu'un a détenu arbitrairement (quelqu'un d'autre), cet homme ira en détention (et) il payera 15 sicles d'argent.
§6 : Si quelqu'un a fait violence à l'épouse d'un homme non (encore) déflorée d'un jeune homme et l'a déflorée, on mettra cet homme à mort.
§7 : Si l'épouse d'un jeune homme a suivi quelqu'un de sa propre initiative et l'a fait coucher en son sein, on mettra cette femme à mort (mais) on rendra sa liberté à cet homme.
§8 : Si quelqu'un a fait violence à la servante non déflorée de quelqu'un (d'autres) et l'a déflorée, cet homme payera 5 sicles d'argent.
§28 : Si quelqu'un s'est présenté comme témoin et a été identifié comme malfaiteur (parjure), il payera 15 sicles d'argent.
§29 : Si quelqu'un s'est présenté comme témoin (mais) a refusé de prêter serment, il versera, autant qu'il y en a, ce qui est (en jeu) dans ce procès. »Des dizaines de sources donnent des informations sur l'organisation juridique du royaume d'Ur, qui est un élément essentiel dans le bon fonctionnement et la légitimité de celui-ci. Les anciens Mésopotamiens ont en effet porté depuis des époques très anciennes une grande attention à l'idéal de justice et ont développé un système juridique empirique. Cela se voit notamment dans un des documents juridiques les plus importants de la période, le Code d'Ur-Namma[85], connu par des copies tardives fragmentaires qui ne préservent qu'une partie de son prologue et près de 40 sentences de justices, les soi-disant « lois » qui ne devaient sans doute pas être appliquées de façon rigoureuse. Ce texte est plutôt un recueil de nature jurisprudentielle ou savante et un texte de glorification qui a pour fonction de mettre en avant la figure du roi juste. L'essentiel des sources juridiques est constitué de documents de la pratique : environ 250 comptes rendus de procès rédigés une fois les affaires terminées. Ils traitent de sujets divers : héritages, mariages, affaires, crimes et délits, problèmes liés à des esclaves, etc.[86] D'autres informations proviennent de contrats et de textes administratifs[11].
Les structures judiciaires du royaume d'Ur reposent en premier lieu sur le roi, juge suprême, mais qui n'exerce pas souvent cette fonction en personne. Il délègue cette tâche à ses administrateurs, en premier lieu les gouverneurs provinciaux, mais aussi à des juges professionnels (di-kud) qui siègent de façon collégiale. Ils peuvent être assistés par un fonctionnaire occupant le rôle de maškim (qui n'est jamais une fonction permanente), qui instruit certaines affaires et surtout les enregistre pour éventuellement servir de témoin institutionnel plus tard[87]. Les autorités judiciaires peuvent être saisies par n'importe qui, homme ou femme, libre ou esclave. Elles statuent après l'étude de preuves (témoignages, documents écrits), ou demandent des prestations de serments par les dieux[88],[89]. La question de savoir s'il y a une centralisation des institutions judiciaires est discutée : il semble que le pouvoir central doive comme dans d'autres domaines composer avec les autorités judiciaires locales, qui disposent d'une marge d'autonomie et peuvent limiter son influence[90].
Organisation économique
[modifier | modifier le code]Les travailleurs dépendants
[modifier | modifier le code]Le fonctionnement économique des institutions repose sur une masse de dépendants guruš pour les hommes, gemé pour les femmes) organisés en « troupes » (erín, autre terme commun avec le vocabulaire de l'armée). Les femmes des catégories laborieuses sont une composante essentielle de la force de travail des institutions, n'étant pas cantonnées à travailler dans le cadre domestique, loin de là[91]. Ces dépendants travaillent à plein temps directement pour le compte de l'institution et peuvent être mobilisés pour toutes sortes de travaux en plus de leur tâche principale si besoin : des tisserandes se retrouvent par exemple à travailler aux champs en période de moisson, à moudre de la farine, voire à haler des bateaux sur les canaux. Ils sont rémunérés en rations d'entretien, surtout en grain d'orge et en laine, mais parfois aussi en huile, en dattes, bière, etc. Il s'agit d'un personnel dépendant entièrement de l'institution. D'autres personnes non dépendantes des institutions peuvent y travailler quelques mois par an contre des salaires similaires aux rations ; l'existence d'un « marché du travail » est débattue, certains estimant que la période est plutôt caractérisée par une pénurie de main-d’œuvre. Les administrateurs sont rémunérés par l'attribution de champs de subsistance qu'ils font exploiter de la même manière que le sont les terres du temple[92],[93],[94],[95]. Quant aux esclaves (arád), bien documentés par les sources juridiques, ils ne semblent pas jouer un rôle important dans l'économie. Il s'agit en général de prisonniers de guerre attribués à un domaine ou bien de personnes ayant perdu leur liberté à la suite d'un endettement[96],[97].
Les structures agraires
[modifier | modifier le code]L'organisation des différentes unités de champs céréaliers (a-šà) des temples est bien connue pour ceux de Girsu et d'Umma qui ont livré de nombreuses tablettes administratives. Il s'agit d'une division tripartite des terres déjà attestée aux périodes antérieures. L'administration du temple dispose des « terres à bœuf » (gán-gud), exploitées en régie directe sous la direction de chefs d'équipes (engar) qui ont sous leurs ordres des laboureurs payés en rations d'entretien avec leurs bêtes de labours. Ces terres sont destinées à subvenir aux besoins courants du temple (alimentation et rémunération du personnel, offrandes cultuelles), et constituent apparemment la majeure partie des domaines de ces institutions. Une autre partie est constituée par les « terres prébendées » (gán-šukura), concédés à des membres de l'administration du temple en guise de rétribution. Le roi concède de son côté des terres aux dignitaires de son royaume, en échange de leurs services. Enfin, des champs sont donnés en fermage à des exploitants devant verser une redevance en orge et en argent correspondant à environ 1/3 de la récolte (gán-apin-la, « terre affermée »)[98],[99],[100]. Ces domaines sont supervisés par les gouverneurs civils. D'autres terres font partie du secteur royal supervisé par les gouverneurs militaires et attribuées aux travailleurs dépendants royaux qui y avaient été récemment installés (erín), en échange de l'accomplissement de corvées. Dans la province d'Umma, les domaines des temples ne représentent que 7 % de la superficie de la province (tout de même plus de 13 000 hectares), tandis que les dépendants royaux représentent les deux tiers de la population[101]. Cette situation pourrait être le résultat d’une réforme menée par Shulgi, avec des confiscations de terres visant à réduire le pouvoir des temples[102].
Les ateliers institutionnels
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Un artisanat domestique, consistant en des activités de transformation des produits aisément disponibles en Basse Mésopotamie, devait exister : travail de la laine et du lin, du roseau, de l'argile ou encore brassage de bière à partir de l'orge. Mais l'artisanat est surtout développé dans le cadre des grands organismes car ce sont ces institutions qui peuvent disposer d'une plus grande quantité de matières premières locales et surtout de celles non disponibles sur le sol mésopotamien, les métaux et les pierres. Elles sont aussi les seules capables d'investir dans des productions à grande échelle, utilisant des ouvriers très spécialisés et mobilisant des ressources importantes, par exemple la réalisation de grands bateaux ou d'outils en métal standardisés. En plus de cela, leurs domaines avaient besoin de nombreux artisans pour leur fonctionnement quotidien : des charpentiers, des potiers, des corroyeurs, des vanniers, etc. Les activités les mieux documentées sont donc celles qui ont lieu dans les ateliers d'État, qui sont gérés par des bureaux chargés de leur approvisionnement en matières premières, de l'organisation des tâches et la définition des objectifs de production, du contrôle et du stockage puis de la distribution des produits finis, ainsi que du recrutement et de la rémunération des artisans qui sont supervisés au jour le jour par des contremaîtres. Ces bureaux peuvent prendre en charge plusieurs groupes d'ateliers s'occupant d'activités diverses : un bureau de Girsu regroupe ainsi des sculpteurs, des orfèvres, des tailleurs de pierre, des menuisiers, des forgerons, des mégissiers, des tapissiers et des vanniers. Les artisans sont répartis en fonction du matériau qu'ils travaillent. Le textile est de loin l'activité la plus importante des ateliers institutionnels, comme en témoignent les 6 000 ouvriers de la province de Girsu gérés par un même bureau. Il s'agit surtout de femmes, travaillant en premier lieu la laine (le lin est également un tissu répandu). Les journées de travail, le type d'étoffes produites et le temps pris à les réaliser sont comptabilisés. Tous ces artisans sont rémunérés par des rations d'entretien, beaucoup étant des dépendants permanents des institutions[103],[104].
Prélèvements et redistribution
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L'économie de la période d'Ur III est fondamentalement redistributive. Les moyens de production sont contrôlés par les représentants du pouvoir royal, même quand ils sont nominalement aux mains des dieux (des temples), et en dernier ressort par le roi. Les travailleurs de ces institutions sont des travailleurs dépendants, libres ou non, qui travaillent aux champs, dans les ateliers et sur les travaux publics (canaux, murs, routes, temples). En échange, l'institution leur fournit des rations (principalement du grain/pain, de la bière, de la laine). L'État reçoit la majeure partie de la production agricole et utilise les excédents pour se procurer d'autres biens. Pour cela, il s'appuie sur les marchands (dam-gar), qui servent d'intermédiaires et de collecteurs d'impôts, et jouent donc un rôle important dans le système redistributif[105].
Trônant au sommet de la hiérarchie des « maisons » qui constituent le royaume, le pouvoir royal s'arroge la part du lion et soumet, à l'échelle de l'empire, les territoires et populations à plusieurs prélèvements. Le système appelé bala (« cycle », « tour de rôle », « roulement »), d'après un terme revenant très souvent dans les textes de dépenses et de livraisons, a été très étudié, à défaut d'être complètement compris. Les reconstitutions découlent en grande partie des propositions de P. Steinkeller[70]. C'est un système de taxation et de redistribution impliquant les provinces centrales, qui doivent chacune à tour de rôle fournir des produits à l’État central. La plupart contribuent sur une durée d'un mois, mais les riches provinces de Girsu et d'Umma contribuent deux ou trois mois dans l'année. Les produits semblent exigés en fonction des spécialités de certaines régions : Girsu fournit ainsi une grande quantité de grains, Umma des roseaux, du bois, du cuir. Les produits fournis sont employés en priorité pour les dépenses de la maison royale et des sanctuaires, et peuvent être réaffectés vers d'autres provinces, instaurant un système de circulation des produits à l'échelle du royaume. D'autres fois des provinces envoient des travailleurs dans d'autres au titre de ces mêmes obligations. Ce système a été limité dans le temps puisqu'il a été en place du règne de Shulgi jusqu'au début de celui d'Ibbi-Sîn. Il a assuré pour un temps un processus de redistribution des richesses à grande échelle dans le royaume, témoignage de la volonté d'organisation économique poussée des rois d'Ur[106],[74],[107],[108],[109].
Les provinces périphériques fournissent quant à elles un tribut (gún-mada)[110]. D'autres taxes sont attestées par les textes, comme celle appelée mašdaria versée par les hauts dignitaires et gouverneurs provinciaux, généralement en argent[111]. Plusieurs textes indiquent aussi que des membres des élites offraient régulièrement du bétail à la famille royale, en signe d'allégeance. Il faut également prendre en compte le butin levé lors des campagnes militaires, qui a pu être important lors de l'apogée de l'empire, et le fait que les conquêtes orientales se sont effectuées vers des régions de pâture et des routes commerciales actives, donc avec aussi une volonté d'accéder à des ressources. De plus, en prenant en considération les lourdes dépenses qu'elle génère, la guerre est une donnée incontournable dans l'économie du royaume[112].
Les archives de Puzrish-Dagan occupent une place centrale dans les discussions sur l'organisation des prélèvements et des redistributions de richesses dans le royaume d'Ur à son apogée. Cette ville située près de Nippur devient à la fin du règne de Shulgi un centre administratif de premier plan, et cette situation dure jusqu'au début du règne d'Ibbi-Sîn, soit 26 ans. L'essentiel des tablettes provenant de ce site documentent l'activité d'une organisation, subdivisée en plusieurs bureaux, avec des « succursales » dans d'autres villes, chapeautée par un bureau central, qui organise la circulation de bétail à une grande échelle, et peut ainsi gérer le transfert de quelque 70 000 ovins durant une année. Ces bêtes sont fournies par les divers systèmes de prélèvements évoqués ci-dessus, y compris les dons de personnages importants, puis redirigés vers divers personnages éminents, ou des sanctuaires pour y être sacrifiés, ou bien vers d'autres provinces, ou abattus sur place pour l'alimentation et leurs produits secondaires, notamment le cuir, travaillé dans des ateliers de Puzrish-Dagan. Il a aussi été souligné que les bénéficiaires des livraisons sont souvent des membres de la famille royale ou de l'élite, ou des dignitaires et des ambassadeurs étrangers[113].
Pour faire fonctionner ce système, l’État s'appuie sur des groupes de serviteurs, qui peuvent être des administrateurs de domaines, des militaires, des messagers, des marchands. Les élites du royaume étaient, après la famille royale et les dieux, les principaux bénéficiaires du système de redistribution des richesses à l'échelle du royaume, alors qu'ils en sont aussi d'un autre côté d'importants contributeurs, les liant ainsi au pouvoir royal et à la gestion de l'empire et de ses ressources. Cela confirmerait en fin de compte l'aspect personnel et patrimonial de l'exercice du pouvoir par les rois d'Ur, plutôt que l'existence d'un système bureaucratique reposant sur des institutions centralisées[114].
Encadrement et objectifs
[modifier | modifier le code]Les nombreux scribes qui se retrouvent aux différents niveaux de l'administration des grands temples produisent alors une masse impressionnante de documentation de gestion et comptabilité. Dans les activités productives (agriculture, élevage et artisanat), on assigne des objectifs à un personnel qui reçoit les moyens de production souvent prélevés sur d'autres productions de l'institution (champs, semences, troupeaux, outils agricoles et artisanaux, matières premières, etc.) et se voit assigner sa tâche à réaliser avec ce qu'il devra verser. Une fois l'opération de production achevée, il y a un nouveau contrôle et le produit peut être orienté vers une autre activité de production où il sera utilisé ou bien vers un consommateur final, notamment dans le cadre de la redistribution interne à l'organisme (rations d'entretien, salaires, offrandes cultuelles). Les surplus peuvent être confiés à des marchands qui les écoulent sur le marché ou prêtés contre intérêt. Cela suppose la gestion d'entrepôts importants et nombreux, le contrôle des entrées et des sorties de produits qui y transitent, une forme de cadastrage des terres arables, la gestion des réseaux d'irrigation, etc. Les différents bureaux des institutions doivent procéder chaque année à une reddition des comptes en dressant un bilan, les administrateurs étant tenus responsables en cas de pertes injustifiées ou d'objectifs non remplis. Cela permet ensuite d'évaluer les productions à venir et de les planifier pour fixer les objectifs de production, et ainsi de suite[116].
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Petite tablette (« billet ») enregistrant un déplacement de bétail pour le compte d'une institution, Umma, c. 2060, musée des beaux-arts de Lyon.
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Grande tablette d'inventaire d'une institution : bilan annuel d'une exploitation artisanale de vannerie, règne d'Amar-Sîn, musée du Louvre.
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Grande tablette d'inventaire et certaines des petites tablettes de gestion quotidienne dont elle centralise les informations, sur la circulation d'animaux. Puzrish-Dagan, règne d'Amar-Sîn. Musée de l'Institut oriental de Chicago.
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Revers d'une tablette de devis de hersage et de labour d'un champ avec le salaire des ouvriers, authentifiée par des empreintes de sceau d'un scribe de l'administration (scène « de présentation »), Umma, règne de Shu-Sîn. Musée du Louvre.
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Tablette de type cadastral portant le plan d'un terrain en provenance d'Umma, musée du Louvre.
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Bulle en argile qui scellait les liens d'un ballot, avec impression du sceau de Naram-ili, fonctionnaire sous le règne de Shulgi. Musée du Louvre.
La documentation administrative ne doit pas pour autant être surinterprétée : l'image d'un empire « bureaucratique » très bien organisé et fermement dirigé par un pouvoir central est sans doute fausse, a fortiori si on tient compte du laps de temps assez limité (une trentaine d'années) durant lequel est produit l'essentiel de la documentation administrative. De plus la majeure partie des tablettes proviennent d'un nombre très réduit de sites (Girsu et Umma en fournissent environ la moitié), situés au cœur du pays sumérien (et très peu de la périphérie)[117]. Du reste, selon P. Michalowski, « beaucoup de ceux qui étudient la période de plus près en sont venus à réaliser à quel point il est difficile de déterminer le rôle effectif des agents du gouvernement et de leurs représentants locaux, ainsi que la portée, la pénétration, les limites et les limitations du rayon d'action de la Couronne à l'époque d'Ur III. » Cet auteur souligne notamment le fait que les provinces peuvent parfois résister à l'emprise du pouvoir central, ou du moins chercher à ajuster les relations avec celui-ci pour les rééquilibrer en leur faveur[118].
La quantité de documentation administrative reflète sans doute plus les aspirations du pouvoir à un contrôle centralisé que la réalité d'un tel contrôle[119]. De plus, on estime que cette inflation du contrôle et des exigences de l'administration a dû causer des problèmes fragilisant l'État d'Ur III. Il semble que bien souvent l'administration demande à ses dépendants de produire plus qu'ils ne peuvent[120]. Il est possible que la majorité des activités économiques soit contrôlée par ces institutions, et même que la majeure partie des terres soit sous leur contrôle direct. Le contrôle tatillon des productions gérées par le temple et confiées à ses travailleurs amène à un système de gestion très lourd : il a été remarqué que la mort d'un seul mouton des troupeaux d'un temple devait être enregistrée dans trois documents différents. Cela a pu conduire à un essoufflement et un blocage de l'administration en partie responsables de la désagrégation du royaume[121].
Relations extérieures
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Stratégie
[modifier | modifier le code]La troisième décennie du règne de Shulgi est marqué par la mise en place d'une politique militaire plus agressive, qui se traduit par le fait que les troupes d'Ur partent en campagne quasiment tous les ans jusqu'à la fin du règne. Elles constituent progressivement une zone périphérique sous leur contrôle au nord et à l'est du cœur du royaume, où leur présence est assurée par des garnisons, qui sont soumises au versement d'un tribut. Au nord-ouest et à l'est, et plus généralement au-delà de la zone périphérique, c'est la diplomatie qui est de mise : des alliances sont conclues avec les royaumes les plus importants, consolidées à plusieurs reprises par des alliances matrimoniales. Shulgi met donc en place une forme de domination impériale singulière, que devaient suivre ses successeurs. P. Steinkeller y voit même une stratégie mûrement réfléchie (une « Grande stratégie »)[122].
Les objectifs des campagnes militaires du royaume d'Ur III étaient sans doute variés : ils servaient certes à étendre l'influence du royaume, mais aussi à tenir à distance les menaces potentielles, à contrôler les routes commerciales et (surtout ?) à obtenir tributs et butin. Parmi ces derniers figurait le bétail, dont la redistribution parmi les élites revêtait alors une importance capitale dans les sources administratives. Le butin récolté lors des campagnes militaires a pu être considérable à l'apogée de l'empire, et le fait que les conquêtes orientales aient été menées vers des régions de pâturage et des routes commerciales actives témoigne d'une volonté d'accéder aux ressources. Compte tenu des lourdes dépenses qu'elle engendre, la guerre est un facteur essentiel de l'économie du royaume[123],[124],[125],[126].
Les grandes murailles construites sous les règnes de Shulgi et Shu-Sin dans le nord de la Basse Mésopotamie avaient donc une vocation défensive (contre la menace amorrite ?), et étaient probablement aussi destinées à consolider les frontières de l'empire, afin de renforcer la protection de son cœur. Elles peuvent aussi être considérés comme une tentative d'établir une frontière entre le monde civilisé et les pays « sauvages », qui étaient difficiles à contrôler[127].
Armée
[modifier | modifier le code]En dépit de la quantité de documentation disponible sur le fonctionnement du royaume d'Ur III, force est de constater que son armée reste très mal connue. Il s'agit pourtant d'une composante essentielle de la puissance de cet État, qui a mené de nombreuses guerres, souvent victorieuses, dans les contrées voisines. Le système des « marches » du royaume repose d'ailleurs sur des garnisons de soldats, dirigées par les gouverneurs militaires. L'armée de la troisième dynastie d'Ur semble disposer de troupes professionnelles permanentes, les aga3-us2 (rēdû en akkadien). Ils sont rémunérés comme le reste des fonctionnaires par le système des rations ou des terres de subsistance. En temps de paix, ces soldats sont employés pour la sécurité intérieure du royaume, donc comme une garde ou une police, mais aussi comme messagers, escortes, et ils peuvent être mobilisés pour des corvées. Une troupe d'élite forme la garde personnelle du roi. En période de conflit, l'armée est renforcée par des troupes levées parmi les sujets mâles corvéables, les « troupes » (erín/ṣābum). L'arme offensive de base du soldat est la lance (plutôt pour les conscrits), aux côtés de la masse d'armes et de l'arc (pour les soldats de métier entraînés à son maniement). L'équipement et l'armement défensifs ne sont pas connus. Le nombre de soldats mobilisés en campagne est inconnu. La garnison de Garshana, documentée par les archives de ce site, comprend autour de 1 500 hommes. Au-dessus du soldat de base, l'armée est organisée hiérarchiquement autour d'officiers ayant la charge d'un nombre d'hommes qui nous est mal connu. Un « lieutenant » (ugula) commande les unités de base : on en trouve qui sont chargés d'unités de dix hommes, d'autres d'unités de soixante hommes. Au niveau supérieur, le « capitaine » (nu-banda3) commande quelques centaines d'hommes. Le plus haut grade de l'armée est celui de gouverneur militaire d'une province (šagin/šakkanakkum), sorte de « général ». Il dirige seul les marches du royaume, tandis que dans les provinces intérieures il laisse les fonctions civiles à l'ensí comme vu précédemment. Les autorités suprêmes de l'armée, au-dessus du général, sont ceux qui dirigent le royaume en dernier lieu, à savoir le Premier ministre et le roi en personne. Ce dernier ne dirige pas forcément lui-même ses troupes[128].
Diplomatie
[modifier | modifier le code]Les relations du royaume d'Ur avec les divers dirigeants étrangers (considérés de son point de vue comme de simples « gouverneurs » ensí[129]) reposent également sur des pratiques diplomatiques visant à trouver des solutions pacifiques à leurs problèmes frontaliers. Elles sont surtout attestées du côté des royaumes du plateau Iranien (Anshan, Zabshali, Marhashi)[130], mais on en connaît également vers la Haute Mésopotamie ou la Syrie (Ninive, Urshu, Simanum, Mari). Cela représentait un changement significatif par rapport à l'Empire d'Akkad, qui avait fait des régions occidentales la cible de plusieurs de ses campagnes militaires[131][132]. Les alliances matrimoniales sont les témoignages les plus évidentes de ce désir (et sont le prolongement des alliances similaires tissées avec les élites du royaume d'Ur)[133].
Des relations régulières passent par des messagers-ambassadeurs (il n'y a alors pas d'ambassades permanentes) venant des royaumes étrangers et reçus à la cour royale comme cela est attesté par des textes de Puzrish-Dagan. Ces textes mentionnent la nourriture et les boissons qui leur sont distribuées lorsqu'ils résident en Basse Mésopotamie (mais on ne sait pas si c'était au palais), où ils sont pris en charge par des fonctionnaires locaux (sukkal) qui peuvent parfois jouer le rôle d'interprètes. Quand ils repartent, ils reçoivent ce qui est nécessaire pour leur trajet de retour ainsi que des présents destinés à leur maître suivant les habitudes diplomatiques de l'époque. Le roi d'Ur disposait de ses propres messagers-ambassadeurs, supervisés par le Premier ministre qui gère une sorte de service diplomatique en plus de ses autres attributions[134].
Commerce à longue distance
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Le commerce à longue distance vers les régions voisines était essentiel pour la Basse-Mésopotamie qui manquait de métaux, de pierres et de bois d'œuvre de qualité. La période d'Ur III comme toute la seconde moitié du IIIe millénaire a été marquée par l'épanouissement des routes maritimes du golfe Persique : les Mésopotamiens obtenaient par cette voie le cuivre et la diorite de Magan (Oman) et la cornaline, le lapis-lazuli, l'ivoire, l'or et l'argent de Meluhha (la vallée de l'Indus où se développe alors la civilisation harappéenne). Le pays de Dilmun (Bahreïn) servait de lieu de transit. Cela assura la prospérité des provinces littorales d'Ur[135],[136] et de Girsu. Il est difficile de savoir ce que les marchands mésopotamiens échangeaient en retour : peut-être de l'orge et d'autres biens peu périssables comme de l'huile et de la laine, sans doute des étoffes. L'administration était capable de mobiliser des ressources importantes pour construire des bateaux de grande taille[137]. D'autres voies commerciales importantes étaient terrestres, passant par la Susiane ou la Diyala en direction du plateau Iranien et de ses richesses minérales, ou encore vers la Haute Mésopotamie et la Syrie par où parvenaient d'autres métaux et pierres ainsi que du bois de qualité[138].
L'Est et l'Élam
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Les terres à l'est de la Mésopotamie étaient montagneuses et désignées en sumérien par le mot « haut », « élevé » (nim). La principale entité politique et culturelle du sud-ouest de l'Iran est l'Élam, un pays divisé en plusieurs régions, chacune ayant ses propres caractéristiques. Il est politiquement divisé à cette époque, après la défaite de son roi Puzur-Inshushinak contre Ur-Namma. Les zones de contact traditionnelles entre la Basse-Mésopotamie et le plateau Iranien, contrôlées par le royaume d'Ur, sont la vallée de la Diyala, où des garnisons étaient établies, et la plaine de Susiane, autour de la ville de Suse, où des textes de l'époque ont été mis au jour. Cette dernière permettait l'accès à d'importantes routes commerciales et aux ressources du plateau iranien et de l'Asie centrale (civilisation de l'Oxus). Les rois d'Ur devaient composer avec des entités politiques plus à l'ouest, notamment Anshan (Tell-e Malyan dans le Fars) et Marhashi (dans l'est de l'Iran). Des mariages politiques étaient contractés afin d'établir des relations pacifiques, mais cela ne réussissait pas car des guerres éclataient régulièrement. Une nouvelle puissance politique, la dynastie Shimashki, prit le pouvoir à Anshan et en Élam et porta le coup de grâce à la troisième dynastie d'Ur[139][140].
L'Ouest et les Amorrites
[modifier | modifier le code]Le principal partenaire diplomatique de la dynastie d'Ur III en Occident était le royaume de Mari, situé sur l'Euphrate, dans l'actuelle Syrie (près de la frontière irakienne). Mari fut autrefois conquise par les rois d'Akkad, mais ces derniers préférèrent une relation pacifique. Shulgi épouse alors une princesse de Mari. cela leur donne accès aux importantes routes commerciales qui traversaient le royaume. Ils ne semblent avoir eu ni le désir ni la capacité d'établir des contacts avec les royaumes plus à l'ouest[141],[142].
Des documents administratifs de la période d'Ur III font référence aux Martu, ou Amorrites, un peuple parlant une langue sémitique, originaire d'« Occident » (c'est la signification de leur nom), et souvent associé à un mode de vie nomade et à une organisation tribale[142],[143]. Les migrations amorrites de Syrie et de Haute Mésopotamie vers la Basse Mésopotamie avaient déjà commencé à la fin de la période akkadienne et se sont poursuivies après. Pour la période d'Ur III, on trouve mention d'environ 600 Amorrites employés dans les villes de Basse-Mésopotamie dans environ 900 documents, ce qui est peu comparé aux documents de l'époque. Ils s'étaient intégrés dans une certaine mesure à la société locale, certains portant même des noms akkadiens et sumériens, même s'ils étaient encore définis comme « Amorrites ». Ils exercent divers métiers, avec une prédilection apparente pour la guerre. Une garde d'élite semble avoir été constituée d'éléments amorrites. Certains Amorrites, comme Naplanum, chef de tribu et général, occupent même des postes importants dans l'empire d'Ur III. D'autres Amorrites ayant migré en Mésopotamie restent clairement en marge de l'empire d'Ur III, probablement nomades. Ces groupes, en particulier ceux appelés Tidnum, constituaient une menace potentielle aux yeux des Mésopotamiens, ce qui explique les stéréotypes négatifs sur les Amorrites dans la littérature sumérienne. Les grandes murailles érigées par Shulgi et Shu-Sin semblent avoir été destinées à arrêter ou du moins à contrôler leurs incursions. Les Amorrites se trouvent donc dans une position ambivalente, que l'on retrouve à d'autres périodes de l'histoire, à la fois migrants, mercenaires, envahisseurs et nomades dont les raids ont affecté les sociétés sédentaires. Les Amorrites sont souvent considérés comme les véritables bénéficiaires de la chute de la dynastie d'Ur, car la plupart des royaumes qui ont dominé la Mésopotamie au cours des siècles suivants ont été fondés par des chefs amorrites[144],[145],[146],[147].
Le Nord et les Hourrites
[modifier | modifier le code]La Haute Mésopotamie était divisée en plusieurs petits royaumes. Le royaume d'Ur étendit son influence le long du Tigre et domina pendant un temps la ville d'Assur, et peut-être Ninive. Il entretenait également des relations pacifiques et belliqueuses avec le royaume de Shimanun, situé plus au nord sur le Haut-Tigre. Dans la vallée du Khabur, les royaumes d'Urkesh (Tell Mozan) et de Nagar (Tell Brak) demeurent indépendants[148].
Ces royaumes comptaient une importante composante hourrite parmi leurs populations et étaient souvent dirigés par des dynasties d'origine hourrite. Les contacts avec ces régions ouvrirent la Basse-Mésopotamie aux influences hourrites. Les rois d'Ur avaient des subordonnés portant des noms hourrites, dont certains devinrent gouverneurs, et faisaient des offrandes aux divinités hourrites, comme la grande déesse Shaushka de Ninive[149],[150].
Le Golfe et la vallée de l'Indus
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Le commerce international entre Sumer et la région du Golfe Persique était d'une grande importance au IIIe millénaire av. J.-C. Il permettait à la Basse-Mésopotamie d'accéder aux pays de Dilmun (ou Tilmun ; aujourd'hui Bahreïn), de Magan (ou Makkan ; Oman) et de Meluhha (probablement la vallée de l'Indus). Les marchandises échangées étaient des matières premières telles que le cuivre d'Oman, du bois, de l'ivoire et des pierres semi-précieuses. À l'époque d'Ur III, Guabba, dans la province de Girsu, et Ur étaient les principaux ports du royaume. Une importante flotte est contrôlée par l'administration royale, et le vizir lui-même organise parfois des transactions, ce qui témoigne de l'importance de ce commerce. Cependant, celui-ci commença à décliner, tandis que le commerce terrestre via l'Iran gagnait en importance[143],[151].
Le commerce avec la civilisation de l'Indus est attesté par plusieurs objets de cette région découverts à Sumer et en Susiane, tels que des sceaux et des perles de cornaline. Cette région était probablement connue sous le nom de Meluhha dans les textes sumériens. Mais l'apogée de ce commerce se situe probablement avant la période d'Ur III et prend fin après 1900 av. J.-C., avec l'effondrement de la civilisation de l'Indus[152]. La mention d'un village nommé Meluhha sur une tablette d'Ur III pourrait indiquer que des Harappéens se sont installés en Basse-Mésopotamie durant les derniers siècles du IIIe millénaire av. J.-C.[153]
Aspects culturels
[modifier | modifier le code]Une « Renaissance sumérienne » ?
[modifier | modifier le code]La période qui inclut la troisième dynastie d'Ur et aussi la seconde dynastie de Lagash (représentée avant tout par le règne de Gudea) a été caractérisée par le passé comme une « Renaissance sumérienne » ou une « période néo-sumérienne », sur la base d'une lecture nationaliste et ethnique de l'histoire antique : les Sumériens auraient perdu le pouvoir sous la dynastie d'Akkad, sémite (« akkadienne »), et les rois d'Ur III marquent leur retour au pouvoir avant leur disparition définitive. Cette grille de lecture a été abandonnée depuis longtemps, et il est couramment reconnu qu'on ne peut pas vraiment déceler d'oppositions, et à plus forte raison de tensions, entre Sumériens et Akkadiens dans les derniers siècles du IIIe millénaire[154],[155],[156].
Les rois d'Ur III ont certes utilisé la langue sumérienne comme langue administrative et surtout littéraire, mais celle-ci tend alors à ne plus être une langue vernaculaire sous leur domination, comme l'illustre le fait que les trois derniers rois d'Ur III aient des noms en akkadien. La date de disparition du sumérien parlé est controversée : certains pensent qu'il a déjà disparu ou achève de disparaître à cette période, d'autres pensent qu'il existe encore et disparaît dans les premiers siècles du IIe millénaire[157]. Quoi qu'il en soit, le sumérien est alors consacré comme langue littéraire, ce qu'il reste durant les siècles suivants, comme le latin dans l'Europe médiévale. Cette affirmation peut à la rigueur être liée à la primauté qu'exercent les centres scribaux des cités sumériennes à cette période sous la protection des rois, en premier lieu leurs capitales Nippur et Ur[158].
Pour le reste, l'art, la littérature et l'idéologie des rois d'Ur III ne révèlent pas de rejet de l'héritage des rois d'Akkad, mais au contraire ils s'ancrent dans leur continuité en les intégrant dans leur tradition historiographique comme étant leurs prédécesseurs. Après un règne d'Ur-Namma marqué par une reprise des traditions anciennes, sans doute par souci de légitimation du fait des conditions de sa prise de pouvoir, les rois suivants accomplissent des changements plus profonds dans l'idéologie royale, en se faisant diviniser (comme les rois d'Akkad avant eux) et mettre en avant dans plusieurs pièces littéraires et dans l'art, ce qui est la caractéristique la plus marquante de la culture des élites de cette période[159].
Culte religieux
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Le panthéon officiel de la dynastie d'Ur est dominé par le dieu Enlil, roi des dieux et dieu de la royauté, vénéré dans la ville sainte de Nippur. Son épouse Ninlil est également une figure divine importante : son sanctuaire de Tummal, près de Nippur, est un lieu saint majeur du royaume, vénéré par les rois. Une tentative de centralisation des cultes dans la province de Nippur a peut-être eu lieu à cette époque, afin de consolider les cultes d'Enlil et de Ninlil. Le corpus littéraire témoigne également du rôle primordial de Nippur dans l'idéologie royale. Les cultes de dieux venus de pays étrangers furent également introduits dans les principaux centres religieux de Basse-Mésopotamie, peut-être aussi dans le cadre de la concentration des cultes dans les capitales[161].
Une des particularités de la période d'Ur est la divinisation des rois déjà évoquée, qui s'est faite à partir de Shulgi et dont les implications théologiques exactes sont discutées, mais qui a abouti en tout cas à l'existence d'un culte destiné aux souverains de leur vivant, avec la réalisation de statues de culte des rois divinisés, l'accomplissement de sacrifices et de fêtes en leur honneur et l'érection de plusieurs lieux de culte comme le temple de Shu-Sîn fouillé à Eshnunna[162].

Les rois étaient les principaux acteurs du culte, puisqu'ils ont constamment construit et restauré de nombreux temples et les ont pourvus en offrandes somptueuses : mobilier divin comme des trônes, ou des moyens de transport comme des chariots ou des bateaux. Ces actes furent jugés dignes de figurer dans leurs noms d'années aux côtés de leurs exploits militaires[13]. Les monarques participaient également à certains rituels importants. Ils étaient assistés dans cette tâche par les membres de la famille royale, notamment leurs épouses et leurs fils et filles qui furent intronisés grands prêtres ou grandes prêtresses de plusieurs sanctuaires importants (Ur, Uruk, etc.)[65]. À l'échelle provinciale, les gouverneurs reprenaient également ces attributions : ils érigeaient des temples et organisaient le culte, participaient aux côtés de leur propre famille aux rituels majeurs[163]. Les biens nécessaires pour le culte courant et l'entretien du personnel du clergé prenant en charge le culte étaient financés sur les domaines des temples, qui étaient capables de produire eux-mêmes la majeure partie de ce dont ils avaient besoin sur leurs champs ou leurs ateliers et se procuraient le reste par le commerce ou des dons.
L'intégration de Shulgi dans la sphère divine se reflète également dans son élévation au rang d'époux de la déesse Inanna. Le roi est ainsi assimilé à son époux divin, le dieu Dumuzi. Il devient également le gendre du dieu Nanna (père d'Inanna), le beau-frère du dieu Utu (frère d'Inanna) et le frère de la déesse Geshtinanna (sœur de Dumuzi). La question de l'existence d'un rituel de « mariage sacré » (hiérogamie) représentant symboliquement l'union du roi et de la déesse est débattue : certains hymnes évoquent une telle relation, mais aucune source documentant un culte quotidien n'atteste de l'existence réelle d'un tel rite[164],[165],[166].
Le calendrier cultuel des différentes villes était émaillé de nombreuses fêtes (ezen) dédiées aux dieux, qui se déroulaient généralement à des intervalles réguliers (tous les jours, plusieurs fois par mois ou une seule fois par an)[167]. Les plus importantes réunissaient les grands personnages du royaume ainsi que des émissaires étrangers. Certaines fêtes suivaient le cycle des saisons, ou celui des astres, d'autres avaient une symbolique funéraire ou bien étaient liées à la royauté ou aux familles des gouverneurs provinciaux, etc. Parmi les plus importantes figurent des fêtes liées au cycle lunaire qui ont lieu trois fois par mois (èš-èš)[168], la fête akiti (akitu(m) en akkadien) dédiée au dieu Nanna, qui avait lieu lors des équinoxes, la fête du bateau céleste (ezem-má-an-na) dédiée à Inanna à Uruk, différents rituels de voyages divins comme celui qui voyait la statue de la déesse Ninlil voyager sur sa barque sacrée de Nippur à Tummal, très important sous le règne de Shulgi, la grande fête d'Inanna de Nippur qui avait lieu lors du sixième mois de l'année, etc.[169]
Belles-lettres
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« Époux, laisse-moi te caresser :
Ma caresse amoureuse est plus suave que le miel.
Dans la chambre, remplie de miel,
Laisse-nous jouir de ton éclatante beauté.
Lion, laisse-moi te caresser :
Ma caresse amoureuse est plus suave que le miel.
…
Ton âme, je sais comment égayer ton âme :
Époux, dors dans notre maison jusqu'à l'aube.
Ton cœur, je sais comment réjouir ton cœur :
Lion, dormons dans notre maison jusqu'à l'aube.
Toi, puisque tu m'aimes,
Donne-moi, je t'en prie, tes caresses.
Mon seigneur dieu, mon seigneur protecteur,
Mon Shu-Sîn qui réjouit le cœur d'Enlil,
La période d'Ur III a vu la mise par écrit de nombreux textes littéraires en sumérien, la langue littéraire et administrative dominante, même si elle est alors en déclin en tant que langue vernaculaire. Cette floraison fut grandement impulsée par le pouvoir royal, notamment Shulgi qui patronna la création d'une institution scolaire (l'é-dubba, souvent traduit par « maison des tablettes ») et donc la réforme de la formation des scribes[80]. Cela explique la forte coloration politique des œuvres littéraires, qui sont le produit d'une « littérature de cour », parfois désignée comme une « propagande »[171],[172]. Cependant, les versions que l'on connaît des œuvres datables du temps des rois d'Ur sont des copies du XVIIIe siècle provenant en majorité de Nippur (centre culturel majeur et vraisemblablement le lieu d'origine de nombre de ces pièces littéraires), rédigées dans un contexte scolaire (les textes faisant références aux rois d'Ur ayant acquis le statut de modèles pour l'apprentissage du sumérien) et il est donc difficile de reconstituer avec précision l'histoire littéraire de cette période[173].
Le genre qui paraît le plus en vogue à cette époque est donc celui des hymnes, dédiés à des divinités, des rois ou bien des temples et des villes[174]. Les hymnes royaux sont les plus importants, mettant en avant les qualités remarquables du roi glorifié, commémorant ses réalisations religieuses et ses exploits militaires, ainsi que son intelligence et son charisme. Un groupe d'hymnes d'amour à connotation érotique, notamment dédiés à Shu-Sîn et au couple divin Dumuzi-Inanna, est lié au thème du mariage sacré. Le genre hymnique se divise en plusieurs sous-genres, par exemple les balbale qui ont la forme de dialogues.
La littérature historiographique a également la royauté comme sujet majeur. Un hymne probablement commandé par Shulgi ou parsa mère, la Mort d'Ur-Namma, est une lamentation, principalement dans la bouche de la déesse Inanna, sur la mort au combat du roi Ur-Namma, ses funérailles et sa descente aux enfers[175],[176]. La plus ancienne copie connue de la Liste des rois sumériens date de la période d'Ur III. Elle offre une reconstitution largement fictive des dynasties passées qui ont régné avant de la perdre, depuis l'époque légendaire où la royauté était transmise des cieux jusqu'à l'époque du roi d'Ur. Elle véhicule l'idée d'un pouvoir « impérial » immémorial unifiant la Mésopotamie à travers plusieurs dynasties légitimes, ce qui est fictif mais sert bien le discours politique des rois d'Ur III[177].
La littérature épique a connu une floraison avec la mise par écrit de plusieurs récits une nouvelle fois liés à la dynastie royale, les mythes relatifs aux exploits de trois rois semi-légendaires d'Uruk : Enmerkar, Lugalbanda et Gilgamesh. Les rois d'Ur III, dont la dynastie était originaire d'Uruk, se présentent en effet comme les descendants de ces héros passés. Ur-Namma et Shulgi se disaient même « frères » de Gilgamesh dans certaines inscriptions, puisqu'ils se voulaient descendants des parents de ce dernier dont la déesse Ninsun[178], [179][180][181]
Art
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La période de la troisième dynastie d'Ur est considérée comme assez peu marquante sur le plan artistique[16]. Peu d'œuvres de premier plan nous sont parvenues de cette époque, comparé à la floraison artistique de Lagash sous le patronage de Gudea qui précéda de peu l'avènement des rois d'Ur (ou en est contemporaine). L'art restait fortement inspiré par la tradition des périodes précédentes, et on n'y retrouve pas l'originalité des œuvres littéraires contemporaines.
Le règne d'Ur-Namma est le mieux documenté. C'est sans doute de cette période qu'il faut dater la Stèle d'Ur-Namma en calcaire brun-rose, retrouvée dans le sanctuaire d'Ur en état très fragmentaire, rendant sa reconstitution problématique. Les bas-reliefs restant témoignent néanmoins d'une grande finesse d'exécution. Les deux faces de la stèle étaient chacune divisées en cinq registres horizontaux présentant une vision classique du rôle cultuel du roi et ses rapports aux dieux : hommage à des divinités assises sur des trônes, scènes de festivités et construction d'un temple pour ce qui est lisible[182]. Une autre stèle, retrouvée à Suse (où elle a été amenée en butin) représente aussi Ur-Namma dans un contexte cultuel.
Ce règne a également vu l'élaboration de cônes de fondation anthropomorphes, en alliage cuivreux, représentant le roi en train de soulever au-dessus de sa tête une corbeille à briques, symbolisant sa fonction de roi-bâtisseur, et portaient une inscription célébrant la restauration ou la construction d'un édifice sacré. Ce type d'objet est courant sous le règne de Shulgi. Ils étaient enterrés sous les édifices dont ils commémoraient la restauration, souvent en association avec une tablette de fondation.
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Figurine de fondation d'Ur-Namma portant un panier à briques, commémorant la restauration du temple d'Inanna à Uruk. British Museum.
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Figurine de fondation de Ur-Namma, commémorant la restauration du temple d'Enlil à Nippur. Musée national d'Irak.
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Figurine de fondation de Shulgi, commémorant la restauration du temple d'Inanna à Nippur. Metropolitan Museum of Art.
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Figurine de fondation d'Amar-Sîn. Musée du Louvre.
On dispose aussi de quelques statues datées de la période néo-sumérienne qui ont sans doute été réalisées à la troisième dynastie d'Ur. Une statue en diorite, elle aussi retrouvée à Suse et originaire d'Eshnunna, représente un roi barbu assis sur un trône. Le style des statues de cette époque est très proche de celui de celles retrouvées à Girsu datant du règne de Gudea. Mais très peu de représentations royales de la période proviennent de monuments sculptés, la plupart figurant sur des sceaux-cylindres[183].
La glyptique de l'époque d'Ur III est caractérisée par des scènes dites « de présentation » : le détenteur du sceau-cylindre, généralement un fonctionnaire important, est représenté en train de lever la main en signe de prière alors qu'il est guidé par une divinité vêtue d'une robe à franges en direction d'un grand dieu ou d'un roi divinisé assis sur un trône, tenant souvent une petite coupe. Un symbole astral surmonte la scène. Ce thème, déjà populaire sous l'empire d'Akkad, devient alors très courant, standardisé, et se banalise durant les siècles suivants. Il semble lié à l'existence d'une haute classe de grands fonctionnaires de l'État proches du souverain et à l'affirmation de l'aspect sacré de la fonction de celui-ci. Une inscription courte identifie souvent le fonctionnaire et le roi qu'il sert, priant pour la santé de celui-ci[184].
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Impression de sceau-cylindre représentant une scène de présentation : Harshamer, gouverneur d'Ishkun-Sîn, est présenté au roi Ur-Namma assis sur son trône[185]. British Museum.
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Sceau-cylindre avec impression, représentant un dévôt versant une libation devant un dieu assis sur un trône. Nippur, Metropolitan Museum of Art.
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Sceau-cylindre en chlorite d'un scribe avec impression moderne, représentant une scène de présentation devant une déesse. Girsu, musée du Louvre.
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Sceau-cylindre en dolomite avec impression moderne, représentant le dieu Meslamta-ea et un lion-griffon autour d'une masse d'armes, et l'orant à gauche. Règne de Shulgi, British Museum.
Architecture
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Les rois d'Ur III ont été des bâtisseurs très actifs. La majorité des inscriptions officielles (ainsi que quelques noms d'années) de cette période commémorent les constructions et restaurations qu'ils ont patronnées, ainsi que celles que plusieurs de leurs gouverneurs ont fait entreprendre. Des tablettes administratives documentent également la construction publique[186].
Ces travaux ont concerné les métropoles du pays de Sumer mais aussi les principaux centres des provinces centrales et périphériques. Peu de ces édifices ont été mis au jour par les archéologues, car ils ont bien souvent été remaniés par les souverains des périodes suivantes ou bien supplantés par d'autres édifices. Même le complexe cultuel du centre d'Ur qui est généralement considéré comme exemplaire de l'architecture de cette période est en fait surtout connu pour la période d'Isin-Larsa (début du IIe millénaire), même s'il est vrai que son plan et son organisation n'ont pas fait l'objet de remaniements substantiels. D'autres sites pour lesquels plusieurs constructions de la période d'Ur III ont pu être mises au jour sont Nippur (niveau IV du temple d'Inanna[4], secteur résidentiel TB[187]) et Tell Asmar, l'antique Eshnunna (un palais et un temple dédié à Shu-Sîn[188]). Drehem (Puzrish Dagan) a fait l'objet de fouilles à compter de 2007[189].
Les inscriptions indiquent que les attentions des rois se sont surtout portées vers des édifices cultuels, et de toute façon ils n'avaient pas l'habitude de commémorer la construction d'édifices profanes en dehors des canaux et des ouvrages militaires. Parmi ces derniers, il y a plusieurs mentions de constructions défensives : les murailles d'Ur par Ur-Namma, ainsi que les murs érigés par Shulgi et Shu-Sîn dans le Nord de la région centrale pour repousser les incursions des peuples du nord. Les seuls monuments à finalité profane connus pour cette période sont le palais de Shu-iliya d'Eshnunna et l'Ehursag d'Ur si on l'interprète comme un palais. Ils étaient organisés autour d'une cour centrale desservant plusieurs unités, dont une pièce pouvant être identifiée comme une salle du trône et plusieurs espaces de réception. Ils peuvent donc être considérés comme un lien entre les palais des Dynasties archaïques et ceux des premiers siècles du IIe millénaire[190].
Pour ce qui concerne les édifices religieux, les rois d'Ur sont surtout connus pour les travaux qu'ils ont fait exécuter dans les grands complexes religieux sumériens : Ur, Eridu, Uruk et Nippur. Celui de leur capitale est le mieux connu : le grand temple du dieu Nanna était organisé autour de deux grandes cours, la plus vaste, construite sur une terrasse comprenant les salles principales du culte et la ziggurat (É-temen-ni-gur, « Maison au fondement imposant »). Au sud se trouvaient d'autres édifices majeurs : le Giparu, divisé entre la partie servant de résidence de la grande prêtresse de Nanna et le temple de la déesse Ningal, le Ganunmah qui servait probablement d'entrepôt, l'Ehursag déjà évoqué qui était peut-être un palais royal. Plus au sud encore se trouvait un bâtiment cultuel avec des tombes souterraines souvent identifié comme le mausolée de Shulgi et d'Amar-Sîn même si cette fonction est loin d'être acquise[191].
Les quatre lieux de culte majeurs ont été dotés de tels complexes, tous dominés par les imposantes ziggurats qui sont généralement considérées comme des innovations de cette période, même si elles semblent prendre la place de plus anciens temples sur terrasse qu'elles ont recouverts. Pour cette époque ces édifices sont plutôt désignés par le terme sumérien GI.GÙ.NA et les rois d'Ur ont peut-être eu pour projet d'en doter chacune de leurs capitales provinciales (l'érosion des sites en a fait disparaître un nombre indéterminé)[192]. Il s'agissait de vastes édifices de base rectangulaire (62,50 × 43 mètres à Ur), constitués d'au moins deux terrasses superposées, sans doute surplombées par un temple haut. Leur fonction religieuse reste débattue, mais leur aspect monumental est évident. Elles sont la meilleure illustration par l'architecture des capacités du royaume d'Ur à mobiliser d'importantes ressources et planifier des travaux de grande ampleur grâce à son appareil administratif. Pour les réaliser, les maîtres d'œuvre reprennent et perfectionnent les techniques architecturales développées par leurs prédécesseurs : mise au point de briques standardisées, d'un appareil ingénieux alternant briques posées de chant et briques posées à plat, massif en briques crues recouvert d'un revêtement en briques cuites plus solides, chaînage de lits de roseaux et ancrage avec des cordes en roseau tressé[193].
Postérité
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La chute d'Ur eut une résonance significative en Mésopotamie, comme celle d'Akkad avant elle. Cet événement était probablement déjà considéré comme un tournant majeur dans l'histoire de la Mésopotamie antique[194].
Une nouvelle ère s'ouvre dans l'histoire mésopotamienne, la période paléo-babylonienne ou amorrite (v. 2000-1600 av. J.-C.). Les dynasties succédant à Ur, avant tout celles d'Isin et de Larsa (période d'Isin-Larsa), ont assumé et revendiqué son héritage : leur titulature reprend celle des rois d'Ur, ils continuent un temps à se faire diviniser et patronnent un art et une littérature dans la continuité de ceux de la période néo-sumérienne. Sous les rois d'Isin sont rédigés des textes de « lamentations », qui commémorent la chute du royaume d'Ur et de ses grandes villes (Ur, Uruk, Nippur et Eridu). Elles ont en fait pour but de justifier la chute d'Ur et de légitimer la domination des nouveaux maîtres du sud mésopotamien en les présentant comme des décisions divines. Des hymnes et des récits relatifs aux rois d'Ur III, surtout Ur-Namma et Shulgi, sont encore recopiés et perpétuent le souvenir de leurs brillants règnes, de même que les lettres apocryphes des rois d'Ur qui sont recopiées dans le milieu scolaire[195],[194].
Néanmoins, la dynastie d'Ur III n'égale pas le prestige des rois d'Akkad dans la tradition historique mésopotamienne. Cela peut s'expliquer par le fait que les rois d'Ur n'ont pas réalisé de conquêtes militaires aussi impressionnantes que celles de leurs prédécesseurs[196].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Selon la « chronologie moyenne ». 2047 à selon la « chronologie basse ».
- ↑ L'absence des peaux ne permet pas de justifier que les animaux aient disparu pour des raisons naturelles ou accidentelles impliquant leur remplacement par l'institution, et laisse la possibilité qu'ils aient disparu pour cause de négligence ou usage pour un intérêt personnel par les agents de l'institution (vente, utilisation sur leurs exploitations familiales). La compensation pour ces disparitions est donc à la charge du scribe gérant le domaine.
Références
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