Prénasalisation
La prénasalisation de consonne occlusive ou de consonne fricative est un phénomène phonétique qui modifie une consonne en la précédant d'une consonne nasale tout en créant une seule consonne phonologique.
Répartition
[modifier | modifier le code]La prénasalisation est particulièrement fréquente dans les langues bantoues, les langues océaniennes, les langues oto-mangues et dans certaines familles de langues asiatiques comme les langues hmong.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]| Consonne | p | b | ʙ | t | d | c | ɟ | s | z | ʃ | ʒ | r | k | ɡ |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| prénasalisée | ᵐp | ᵐb | ᵐʙ | ⁿt | ⁿd | ᶮc | ᶮɟ | ⁿs | ⁿz | ⁿʃ | ⁿʒ | ⁿr | ᵑk | ᵑɡ |
- Remarque : [ᵐb] est parfois retranscrit [m͡b] (avec une ligature tirant), [mb] (avec une ligature des deux symboles)[Quoi ?], [mˑb][réf. nécessaire] ou [m̆b][1],[2]. Comme ces consonnes contiennent deux articulations liées, il est préférable d'employer la barre de liaison[réf. nécessaire], comme pour les affriquées ou pour la liaison [d͡ʒ] (parfois aussi prononcée comme une prénasale en fonction de l’accent régional du locuteur).
Certaines langues comme le ngbandi et le mangbetu utilisent la prénasalisation avec des consonnes combinant déjà des points d’articulation, comme la consonne [ᵑɡ͡b] dans ngbandi et mangbetu. Le volow possède une consonne labiovélaire prénasalisée et arrondie [ᵑᵐɡ͡bʷ][3].
La prénasalisation de consonnes vibrantes (/ᵐʙ/, /ⁿr/) ‒ attestée dans plusieurs langues océaniennes ‒ implique naturellement, dans sa réalisation phonétique, l'épenthèse d'une consonne occlusive de transition: /ᵐʙ/ est réalisé [ᵐb͡ʙ], et /ⁿr/ [ⁿd͡r].[4]
Exemples
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Jones 1962, §17, p. 5.
- ↑ Jones 1962, §258-269, p. 78-81.
- ↑ Cf. p.117 de: (en) Alexandre François, « A typological overview of Mwotlap, an Oceanic language of Vanuatu », Linguistic Typology, vol. 9, no 1, , p. 115–146 (DOI 10.1515/lity.2005.9.1.115, lire en ligne).
- ↑ Tihomir Rangelov, The bilabial trills of Ahamb (Vanuatu): acoustic and articulatory properties, University of Waikato, .
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Daniel Jones, The phoneme: its nature and use, , 2e éd. (lire en ligne)